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UN PLATEAU POUR JESUS-CHRIST
Pièce en un acte et un seul tableau.
Avec :
Marie, la mère
Didascalos, le père
Le premier fils
Le deuxième fils
Le monologue du désert
Décor :
Une table avec les restes d'un repas de fêtes, trois chaises en bois. La mère est assise au centre, face au public, à sa droite le père, Didascalos, à sa gauche, le premier fils.Le deuxième fis se tient debout, côté jardin, pieds légèrement écartés, vêtu d'un long manteau, chaussé de Doc Martens à huit trous, noires. Il tient son chapeau de ses deux mains, devant lui. Il porte une lampe frontale. Il regarde la salle dans une attitude déterminée. Derrière lui, un porte-manteau style perroquet, vide.Noir, la lampe frontale s'allume.
Le premier fils, à la salle - Dimanche. Tous les jours c'est dimanche, des dimanches de printemps, d'automne, de pluie qui jouent du tambour sur les vitres salies par le temps, des dimanches qui s’égrènent..
Volets ouverts et volets fermés, les marches de plus en plus dures à monter, des marches qui font couiner les genoux et gémir les lattes de bois, des marches dégringolées.
Dimanche, tous les jours c'est dimanche, le lundi c'était ravioli, le mardi c'était Monoprix, le mercredi est devenu jeudi.
Puis c'est la fin de la semaine,
puis dimanche.
Tourne en rond, en carré, en losange, viens par ici petite mésange, le chat te croquera. Qui vivra verra. Qui vivra peu a déjà pas mal vu, qui vivra plus a plein de choses à voir, moi je vous le dit.
Faire de la place dans la tête. La tête qui explose, boum, badaboum, CRAC, un gros fratas qui s’envole dans le ciel, ça secoue tout l'édifice, une irruption volcanique, du feu, de la fumée, ça brûle, ça crame, ça fond, ça dégouline, ça fait du bruit, c'est beau.
Beau comme un camion tout neuf emporté par la lave, un camion rouge sur la route 66, un quatre-quatre noir qui roule dans le sable, un jour, un dimanche, peut-être.
Lumière noire sur le 2e fils. Lumière sur les convives.
Le premier fils – C’est pas dimanche aujourd’hui, c’est vendredi
Didascalos, à Marie – Qu’est-ce que t’as à t’agiter comme ça ?
Marie, au deuxième fils – Hé toi là-bas, où tu vas ?
Marie continue – Regarde-moi quand je te parle !
Didascalos – Il répond pas !
Le 1er fils – Et le vendredi, c’est RnB.
Marie, toujours au deuxième fils – Pense à nous, qu’est-ce qu’on va faire sans toi ?
Didascalos – Lui ? Il y pense même pas.
Marie – T’es pas bien ici ?
Didascalos – Il hausse les épaules
Marie – Regarde autour de toi, t’es pas bien ici ? Tu vas avoir froid dehors.
Le deuxième fils – J’ai chaud, j’ai mon manteau et mon chapeau.
Marie – Et en plus il fait nuit, t’y verras rien.
Le 1er fils – Et pourtant, ils les ont bien vues, les trois zigs qui sont venus jusqu’ici avec leurs cadeaux.
Didascalos – C’est la lumière de sa lampe qu’ils ont vue ; c’est pas des cadeaux, c’est une boite de Pandore.
Marie – Tu vois, tu as fait entrer le loup dans la bergerie.
Le premier fils – C’est pas une bergerie, c’est une étable. Et c’est quoi ces cadeaux que les flics ont apportés ?
Didascalos – Il hausse les épaules.
Marie – Il faut que tu m’écoutes.
Le 2e fils – J’ai chaud, j'ai un manteau. Je vois, j'ai une lampe.
Didascalos – On entend un bébé qui pleure.
Marie – Ça y est, y a le petit qui pleure.
Le 2e fils – J'ai mon manteau et mon chapeau. Loden autrichien, garanti pure laine vierge 450 euros, Stetson 70 euros, lampes frontale Monoprix avec recharges de piles.
Marie – Arrête !
Le 2e fils – Loden autrichien, garanti pure laine vierge 450 euros, Stetson 70 euros, Doc Martens grises, lampes frontale Monoprix 6,99 euros avec recharges piles 1,5 volt.
Didascalos – C’est pas la peine que tu lui parles, il écoute pas.
Le 2e fils reprend – Doc Martens grises, occasion ebay,
Didascalos, à Marie – Pourquoi tu soupires ?
Marie – Parce que je veux qu’il enlève son manteau, son chapeau, ses chaussures, qu’il reste au chaud, avec nous.
Didascalos – Moi aussi j’ai voulu partir, un jour. J’avais le même âge que lui. 33 ans. J'ai pas eu le courage.
Le 2e fils – Lampe frontale 6,99 euros Monoprix, 6 recharges piles 1,5 volt, j’ai oublié le prix.
Marie - Qui veut de la bûche ? Sinon, y a des fruits aussi…. y a le choix, y en a treize... Vrai, vous voulez plus rien ? Même pas une coupette de champagne, pour fêter la naissance du petit ?
Didascalos – C’est de la clairette de Die.
Le 2e fils – Alors le vendredi, c’est clairette de Die. Tu me diras le prix des piles quand t'iras à Monoprix ?
Didascalos – Non, le vendredi, c’est paradis.
Noir sur le plateau, la lampe frontale se rallume, le 2e fils sort côté jardin.
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LES ENFANTS GRANDISSENT
Je m’appelle Cécile, j’ai 10 ans.
Au milieu de la foule, j’apercevrais ma mère, le visage ébahi, qui ne comprendrait pas, qui ne reconnaitrait pas le monstre qu’elle a engendré. Elle se frotterait les yeux, passerait la main sur son visage comme pour effacer ce qu’elle voit, se réveiller après une nuit de cauchemars. elle se souviendrait, de mon père, cette homme qui a partagé sa vie et qui en a fait un enfer, cet enfant qu’elle attendait et qu’elle a voulu garder. Elle regretterait aujourd’hui d’avoir pris cette décision.
La voisine serait là aussi, elle aurait quitté son tablier et sa position préférée derrière les carreaux de sa fenêtre aux rideaux sales pour participer au dernier rassemblement. La charcutière trônerait derrière sa caisse enregistreuse illuminée par ses plus beaux bijoux. Les rôtis seraient parés de la même manière, voire plus soignée pour l’occasion. le facteur aurait enfourché son vélo après sa tournée sans savoir que ce serait la dernière. L’agriculteur aurait abandonné son tracteur dans les champs pour se rendre en ville. Le patron du bar tabac aurait planté sa buvette à proximité. Sa femme aurait sorti son plus beau décolleté pour attirer les clients. Son mari tendrait l’oreille pour guetter la sonnette du tiroir-caisse. Pour l’occasion il aurait fait des prix. J’aurais incité mes parents à en profiter une dernière fois.
Le maire aurait sorti son écharpe, échangé des poignées de main, paradé au milieu des banderoles, au son de la fanfare municipale.
Le matin les rues auraient été lavées à grands coups de jets d’eau, le rebord des fenêtres fleuries.
Le ciel était de plus en plus noir, plus que quelques heures seulement. A travers les particules de poussières, tous avaient du mal à respirer, se chercheraient des yeux, chercheraient leur chemin.
Pas moi, moi je saurais, c’est un moment que j’attends depuis longtemps.
Dans la cour de récréation, je n’aurais plus peur. Des coups, des insultes des autres, des rappels à l’ordre, des mauvaises notes, des punitions. Je sortirais de mon coin, cet endroit où je me cache du regards des autres pour les affronter enfin.
De mon regard, je balaierais l’espace autour de moi. je compterais ceux et celles parmi les autres enfants qui poursuivraient leur chemin avec moi. Ils le sauraient. Ils s’entretueraient pour rester les derniers, à coups de pied, à coups de pierre. De grandes flaques de sang inonderaient la cour qui ressemblerait à une arène en fin de corrida.
A l’extérieur des grilles de la cour, les adultes se seraient attroupés, ils compteraient les points, pousseraient des Oh ! des Ah ! et imploreraient le ciel d’arrêter cette boucherie. Ce serait peine perdue. Les médias seraient là aussi, il filmeraient, rivalisant entre eux des images les plus horribles, commenteraient.
Toute une technologie mise en oeuvre qui ne servirait à rie. Cette énergie à fixer un moment qui n’existera pas puisque personne ne pourra le voir.
Ils étaient prévenus. ils n’ont pas voulu entendre. Des hommes et des femmes qui décident à la place des enfants et détruisent la planète, cette ère là serait terminée.
Ils n’auraient pas senti l’air se charger petit à petit de ces particules fines qui les intoxiquaient, abrégeaient leur existence.
Ils auraient bien tenté la suppression des moteurs diésels, la circulation alternée et autres mesurettes, mais il serait trop tard. Ils seraient très bientôt tous morts.
Le ciel serait comme descendu sur la terre et stagnerait aux alentours des cinquante mètres d’altitude. Les hommes auraient oublié jusqu’à la cime des montages, le sommet de la tour Eiffel. Les habitants des grattes ciel, de la World State Building aux tours Petronas, ils survivraient grâce à la lumière artificielle et au ravitaillement par les ascenseurs. Au delà du 19e étage, les résidents ne seraient plus autorisés à sortir de chez eux, confinement obligatoire. Ils se suicideraient en masse.
Les enfants auraient alors décidé de prendre le pouvoir. Mais des enfants, il y en avait trop. D’où la rencontre organisée ce jour dans la cour de récréation de l’école.
J’ai su très vite que je ferai partie de ceux qui survivraient. Ça n’a jamais fait aucun doute, c’est pour cette raison que je serais là, à les observer. Antoine, qui s’entraine au club de foot, aurait sorti ses crampons. Kevin aurait enfilé sa tenue de judoka. Martin serait arrivé avec son fleuret à la taille. Chacun se serait affublé de ce qui lui donnerait une supériorité dans le combat. Ils ne le sauraient pas mais rien n’aurait été laissé au hasard. tout aurait été calculé. Place au jeu, mais nul besoin arbitrage.
Les événements se dérouleraient comme prévu. Ce n’est pas moi qui choisirait non plus mais le hasard ferait bien les choses. Ils tomberaient les uns après les autres, yeux révulsés, entrailles ouvertes, corps sanguinolents.
Les filles, épargnées pour la plupart pour assurer les générations futures, feraient une ronde autour des garçons en se tenant par la main et chanteraient une comptine en souriant, attendant la fin de la sélection. Une ronde régulière, qui n’aurait pas le droit de s’arrêter. Les banques de sperme contenaient assez de tubes pour qu’elles puissent être fécondées.
Dans ce monde où il faudrait juste chercher à survivre, il n’y aurait plus de pleurs, plus de larmes à sécher, plus de frères à épargner. Il y aurait bien longtemps que certains mots ne seraient plus utilisés : tendresse, compassion, amour, fraternité. Seuls les vieux les connaissaient mais plus personne ne leur donnait de sens.
Le maire aurait donné le signal du départ, sa dernière cérémonie avant l’hécatombe. Il en aurait rougi de fierté, les bretelles fières de retenir ses pantalons et sa bedaine rebondissant au tempo de la grosse caisse.
Partout dans le monde, la NSA, le Kremlin, la Corée du Nord, tous les pays qui comptent les plus grands chercheurs, informaticiens, stratèges et espions auraient annoncé ce jour. Mais les adultes continueraient à vivre comme s’ils ne se passait rien. A s’épier, s’engueuler, dire du mal de son voisin, l’humilier, tromper son mari, sa femme, conduire en état d’ivresse, pisser sur les plates-bandes de la place du village, raconter des blagues salaces et rire du malheur des autres. Laissons tomber ce passé décomposé, demain ils ne chanteront plus, ils ne seront plus là.
Le combat dure maintenant depuis plusieurs jours. On peine à trouver un espace dans la cour qui ne soit pas recouvert de corps sans vie. Le platane, au fond, commence à perdre ses feuilles diaphanes. Partout sur Terre, le même scénario se répète. A coup de pelles et de charrettes, les fosses creusées à la va vite se remplissent à vue d’oeil.La foule a fini par prendre des paris sur les combattants. Un bookmaker improvisé fait monter les enchères : 5 contre, 10 contre 1, 20 contre 1. Il y a des gagnants, des billets plein les poches.
Les employés municipaux, réquisitionnés pour l’occasion, soufflent à transporter les corps. A coup de pelles et de charrettes, les fosses creusées à la va vite se remplissent par centaines de milliers. On commence à s’inquiéter pour la nappe phréatique. d’ailleurs l’eau de la fontaine commence à prendre une teinte rosée.
Les mères meurent de chagrin, les vieilles filles de méchanceté, les hommes sont ivre-morts, les musiciens de la clique soufflent dans leurs instruments à s’en faire éclater les poumons.
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PASSAGE A NIVEAU
Il avait pris sa voiture. Il ne pleuvait pas, il ne neigeait pas non plus. Pas d’avis de tempête, pas de vent, pas de grève des cheminots.
Fatigue. Passage à niveau. Coup de frein ou pas. Bon ou mauvais réflexe.
Accélérer sur la voie, tourner le volant à droite ou à gauche. Tirer sur le frein à main. Fermer les yeux, se laisser aller.
Le conducteur du train n’aurait pas le temps de s’arrêter, il verrait ses yeux horrifiés. Il pourrait même lui faire un signe de la main, comme un au revoir.
S’il a assez d’énergie pour accélérer, la rame frôlera l’arrière de la voiture. S’il ne bouge pas c’est l’avant qui va prendre. Se laisser trainer par le pare-choc. A moins que dernier ne soit arraché de la voiture et reste accroché au train.
Il préférerait que ce soit ses jambes qui soient coupées. On peut vivre sans jambes. Il est trop près pour que le véhicule ne subisse pas le souffle du train. Il y aura des dégâts.
Il pourrait sauter à l’arrière, se recroqueviller entre les sièges et attendre. Il pourrait sortir, très vite, abandonner le véhicule au milieu du passage à niveau. Le moteur n’a pas calé. Il pourrait couper le contact, il n’a pas encore décidé.
Et si la rame est stoppée quelques kilomètres avant... Par un désespéré déterminé. Alors, il faut que cela survienne avant le passage à niveau, pas après. Si le « suicidé » décide de se jeter sous les rails après, il ne pourra atteindre son objectif. Il devra rester en vie et trainer sa dépression plus longtemps.
Il y a une autre solution. Partir à sa recherche, lui parler. Mais de quel côté se diriger ? S’il se trompe, ils resteront seuls tous les deux sans savoir que l’autre existe. Comment faire pour se rencontrer ? Et si c’était un chien qui traverse ? Un sanglier ? Quel que soit l’obstacle, les barrières resteraient fermées et le train arriverait au moins avec une heure trente de retard. Ça lui laisserait le temps de se reprendre. Il ferait marche arrière en chicane entre les barrières et retournerait chez lui. Ce serait l’heure du petit-déjeuner. Il rentrerait dans l’appartement sans bruit et préparerait le café, comme s’il n’était jamais parti.
L’alarme du passage à niveau siffle dans ses oreilles. Plus que quelques secondes avant le choc. Dans une autre vie, il sera seul, sans femme, sans enfants, sans amis. Le chien, le sanglier ou l’homme n’auront pas besoin d’exister. Il n’aura pas besoin de fuir puisqu’il n’aura rien à quitter. Il n’entendra pas le crissement des freins de secours de la locomotive, les cris d’horreurs des passagers, le fracas de la tôle froissée, le craquement de ses os écrasés par la machine.
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VERT COULEUR
Le 29 février, soit la dernière année bissextile de la fin du 26e siècle, une volonté divine avait décidé de modifier le fonctionnement de la galaxie.
Le destin aurait pu supprimer la vie, mais il voulait s'amuser, voir comment les hommes pouvaient s'en sortir,
Le soleil avait disparu, il avait été remplacé par un grand cercle autour de deux ou trois planète, dont la terre et ses satellites, avec des lampes qui envoyaient leur rayons, et restaient allumées en permanence,
Les arbres et les plantes avaient fait place à une nouvelle flore qui n'avait rien à voir avec ce qui existait autrefois, les troncs portaient sur leurs branches des sortes de feuilles blanches, argentées, qui éblouissait les yeux. Dans les jardins, on pouvait voir des arbustes rouges et argent, qui ressemblaient aux rosiers d'autrefois, c'est très beau.
L’heure rythmait toujours le quotidien, elle s'affichait partout dans les maisons, les rues, la terre continuait de tourner, la lune aussi, autour de la terre, mais les paysages était différents, encore des marées, des surfeurs sur les vagues, même si la température ne souffrait plus autant d'amplitudes thermiques, la nécessité de se chauffer dans les maisons disparaissait, les hommes étaient moins malades, on n'avait plus besoin de technologie et de produits pour les soigner, les usines fermaient, mais il n'y avait pas de chômage puisque le travail n'existait plus,
Comme les hommes n'étaient plus si nombreux, ils ne se battaient plus pour un coin de terre, tout se partageait,
Les usines marée-motrices et les éoliennes que le lobby des écologistes avaient fait installer le long des côtes étaient devenues inutiles, le problème de l'énergie était résolu,
La couche d'ozone ne souffrait pas du réchauffement climatique puisque les hommes ne produisaient plus de particules fines qui contribuaient à sa destruction,
On ne tuait plus les animaux pour fabriquer des vêtements en fourrure, on était autorisé voire encourager à les manger, la mode était à l'accommodement de ces nouvelles denrées inutilisées jusque là, des restaurants immenses voyaient le jour, on y mangeait gratuitement, il y avait même des cours de cuisine, les vignes n'avaient jamais donné si bon vin, même si la couleur du vin avait changé,
La couleur verte n’existait plus. Il y avait eu des conséquences sur le plan culturel aussi, la littérature, le cinéma, et certaines étaient positives, par exemple, le livre de Stephen King, La ligne verte, n'existait plus, il avait disparu de nos bibliothèques, de fait, cela avait supprimé la peine de mort aux Etats unis, et le commerce des armes perdait son attrait,
Plus de vert-galant, plus de verts pâturages, plus de souris verte qui courrait dans l'herbe, plus de martiens, petits bonhommes verts que certains hommes disaient avoir vu sortir d'engins non identifiés.
Il y avait de la place pour tout le monde mais l’espèce humaine se raréfiait.
Les hommes avait bien pensé à se laisser mourir tranquillement mais la mort ne venait pas, il fallait donc organiser la vie.
Le conseil des grands avait alors pris une grave décision, une sage décision pour la survie de l'espèce humaine, tous les citoyens av aient été amenés à contribuer non seulement à leur propre survie mais aussi à celui de la terre, des lois avaient été promulguées, les hommes eurent le droit de chasser, de tuer, de se nourrir des insectes qu'ils trouvaient dans la terre, des pigeons de ville qu'ils pouvaient attraper sur les balcons, des chiens et des chats qui erraient dans la rue, les citoyens qui contribuaient le plus à la survie de la planète marquaient des points et auraient peut être la chance d'être encore vivants pour la reproduction de l'humanité prochaine, celle qui viendrait après et qui ne manquerait de rien. il était temps d’autoriser l’espèce humaine à avoir des enfants.
Les citoyens se réunissaient souvent et de longues discussions avaient lieu, il s'agissait de sauver la planète, l'humanité, il fallait toujours inventer une autre solution qui s'ajoutait aux précédentes, ils avaient invoqué la puissance divine qui avait fini par les entendre.
Des escadrilles avaient été créées pour surveiller la planète. Elles faisaient le tour du monde en quelques secondes, le temps de relever les données, notamment démographique et les transmettre au centre de décision.
Jérôme pilotait un de ces oiseaux, ancêtre de l'hélicoptère, maniable à souhait et jamais en panne, qui se rechargeait automatiquement à la lumière péri-terrienne, c'est le gouvernement qui l'avait mis à sa disposition, il était fier de contribuer à l’émergence de cette nouvelle humanité, qui ne connaitrait ni la faim, ni la haine, ni le froid, ni la maladie.
Les ordinateurs de son vaisseau fournissaient des rapports à ses supérieurs sur le comportement des hommes, la température de l'eau, de l'air, le taux d’oxygène, etc. il avait été choisi pour sa bonne santé et sa détermination, et surtout grâce à sa grand-mère, Cécile, qui avait eu le courage d’arrêter la folie destructrice des adultes avec quelques uns de ses copines d’école. il ferait partie aussi des élus qui repeupleront la Terre. Il le savait depuis quelques années déjà. Trois fois par semaine, il était autorisé à se rendre au centre Eros pour entretenir sa libido, cela faisait partie du programme. Il prenait plaisir à y aller. La salle comportaient des box indépendants avec un lit, des fauteuils, une table, du vin à volonté. Ça sentait bon, Jérôme n’aurai pas su dire quel parfum c’était. Il se déshabillait, s’allongeait, fermait les yeux et se laisser aller. La musique était douce et faisait comme une caresse sur le corps. Il sentait l’appendice entre ses jambes gonfler petit à petit sous la pression de la machine qui le maintenait et qui recueillait ensuite le résultat de l’éjaculation et préserver sa qualité. Il attendait impatiemment le moment où il s’y rendait, pour lui c’était comme une récompense.
L'objectif était d'atteindre l'équilibre requis afin de recommencer toute la vie sur terre, en évitant les évènements qui avaient failli conduire l'humanité à sa disparition.
Recommencer…
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Le Ray's Day, qu'est-ce que c'est ?
Il y a un peu plus de trois ans que Ray Bradbury s'est définitivement envolé pour Mars (l'étourdi a oublié d'acheter un billet retour) et qu'avec son départ, nous avons perdu un amoureux des l...