Les sentinelles du rêve : 107 auteurs témoignent
Voici ma contribution
J’écris par hasard.
Un week-end de printemps pluvieux à épuiser une ville avec des mots, les gens, les vélos qui passent, les promeneurs avec parapluie, les camionnettes garées sur un trottoir, les panneaux routiers, les jupes soulevées par le vent, le manteau rouge de la fillette…
J’écris pour croiser les passants, les regarder, les épier.
Pour observer le vieux sur son banc, les voisins qui rentrent du boulot, les gosses criards, la concierge qui boit.
Pour entendre le bruit de la fontaine sur la place du village, pour acheter une chocolatine chez le boulanger le matin.
Pour être là, pour être partout.
Pour retrouver des traces, pour retourner à l’école.
Pour plaquer des mots sur des images, des impressions ; pour que ces mots sonnent, dessinent, se mettent enfin à parler, à chanter.
Pour les traces de soucoupes volantes dans le jardin, pour parler avec le chat, pour tuer les pigeons, les manger avec des petits pois, pour faire les courses au Franprix, boire du Champagne.
Parce que rouge, parce que bleu, parce que noir et blanc.
Parce qu’une vie ne suffit pas.
Je suis un homme, je suis une femme. Je suis Hélène, je suis Michel, je suis Dominique, je suis Kevin, je suis Ludovic, je suis Marion, je suis Virginie.
J’ai cinq ans, j’ai trente-cinq, j’ai cinquante-huit ans.
Je suis riche. Je prends tous les chemins, j’ai toutes les envies.
Je suis fort, je suis faible.
Je suis vieille.
Pour partir en voiture, la nuit.
Pour m’arrêter au passage à niveau. Accélérer sur la voie, tourner le volant à droite, à gauche, tirer sur le frein à main, fermer les yeux, se laisser aller. Pour savoir si le train est à l’heure. Le conducteur du train n’aurait pas le temps de s’arrêter. Pour voir les yeux horrifiés du conducteur.
Pour lui faire un signe de la main, comme un au revoir. Entendre le crissement des freins de secours, les cris d’horreur des passagers, le fracas de la tôle froissée, le craquement des os broyés par la machine.
Catherine
107 auteurs se dévoilent… ou pas.
Ces auteurs ont répondu présents à la question posée par Frédéric Clementz, propriétaire du site Ecrire et s’enrichir. Comment répondre à une question qui touche une activité aussi personnelle et intime. Des blessures, des fêlures, des petites morts et des renaissances. Parfois aussi de l’ennui. Et de l’agacement, pour ceux qui préfèrent parler de ce qu’ils écrivent, plutôt que de parler d’eux. Ne pas graver non plus une réponse dans le marbre, comme une étiquette dont on ne pourrait se débarrasser. Parce qu’après tout, on écrit aussi pour dire. Et ne pas vouloir dire pourquoi, c’est aussi dire quelque chose.
Exercice difficile, mais les auteurs qui figurent dans ce recueil ont « joué le jeu ». Que ces témoignages soient vrais ou mensongers, que les auteurs se soient livrés simplement ou aient tenté de détourner la question, les réponses sont intéressantes à lire. Reste en filigrane, ce qui est peut-être le plus important, le plaisir d’écrire et celui de donner à lire.
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Les sentinelles du rêve: Pourquoi les auteurs ont-ils soif d'écrire ?
L'aventure de ce livre est belle car elle est collective.Elle met en lumière " mille et un chemins " pour arriver à unecertitude : l'écriture est un " silence turbulent " que l'onexpulse de soi ...
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Ludovic est en prison. C'est l'occasion pour lui d'écrire à sa fille unique, qu'il n'a pas vue depuis longtemps. Tout au long de ses lettres, il va raconter ce qu'il lui est arrivé, pourquoi il ...
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Le dire et le redire : votre blog, c'est votre auberge. Votre auberge espagnole . Vous y apportez la magie de vos différences, le sel de votre histoire. A travers vos textes qui sont autant de plats
Le blog de Frédéric Clementz